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Freiwillige Genügsamkeit - sollen die Opfer die Zeche bezahlen? - De En Fr
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"Freiwillige Einfachkeit" wird mir gepredigt! Damit soll ich helfen, die Welt vor dem Untergang zu retten!

Aber ich wohne schon fast unter einer Brücke. Wie soll ich denn noch zurückstecken?

Nein! Die Leute, die mir sagen, ich solle mein Konsumverhalten ändern, drängen weiter nach Wachstum.

Dort muss man zuerst ansetzen, bei der Wirtschaftspolitik, diesen Wachstumsvirus den Garaus machen!


in Arbeit...
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ecoglobe Wirklichkeit
0411-0514-0612-0726
Transcription de l'article:
SURCONSOMMATION.
«Decroissance», la notion suscite beaucoup d'ambivalence. D'un côté, nous admettons que modérer notre consommation pourrait aider la planète. De l'autre, la frugalité a des accents de dénuement plutôt angoissants

Pourquoi la « décroissance» nous angoisse tant »


Flavia Mazelin Salvi (Le Matin Dimanche 11.4.2010 page 49):

«Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre.» La formule, éblouissante de simplicité, est de Gandhi. Elle bénéficie de plus de quatre millions d'occurrences sur Google, autant dire qu'elle résonne. Mais combien d'entre nous, bouleverses par les images de misère, de famine, de déforestation, révoltes par une crise générée par des spéculateurs cyniques, et persuades qu'il est urgent de modifier notre mode de vie, ont réellement mis en pratique leurs convictions de modération au quotidien? Pourquoi, alors même que nous savons qu'il n'est plus possible de nous conduire en enfants gâtés, ne parvenons-nous pas a freiner nos pulsions consuméristes? Qu'est-ce qui, dans l'invitation a la «simplicité volontaire» ou a la «sobriété heureuse» relayée par les milieux écologistes, suscite en nous des angoisses confuses, si ce n'est, pour certains, un franc rejet?

Parce que la situation est trop complexe

Le chanteur américain Jack Johnson le clame dans son hymne écologiste: «Reduce, Reuse, Recycle» (Réduire, réutiliser, recycler). Alléger notre consommation, d'accord, mais pourquoi? Difficile d'opter pour des comportements décroissants alors que nous ne parvenons pas à prendre la mesure de la crise écologique actuelle! «C'est la première fois dans l'histoire que nous détruisons la planète, et pas seulement des écosystèmes, affirme Jean-Pierre Le Danff, écopsychologue au sein de la Fondation Nicolas Hulot pour la nature et I'homme. Notre cerveau a du mal à capter cette magnitude-là. Difficile de se représenter, par exemple, que la destruction de la foret tropicale concerne, chaque année, une surface équivalente a celle de la Californie. Cette limite cognitive nous empêche d'ajuster nos comportements a la situation.
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• «Ce qui nous est présenté de la décroissance se résume un peu à l'image des babas dans des yourtes ... » Dominique Bourg, professeur à l'Institut des politiques territoriales et de l'environnement humain, a Lausanne
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«En outre, le cataclysme est d'une telle complexité que nous ne savons pas comment agir pour l'enrayer.» A quoi devons-nous renoncer pour sauver les meubles? Et comment être sûrs que ces renoncements auront l'effet escompte? «C'est un sac de noeuds, admet Christophe, 39 ans, enseignant, indécis dans les rayons des supermarchés.
[Certains préfèrent parler de «croissance sélective» ou d' «écodéveloppement», termes aux connotations moins négatives que «décroissance». (Pulp Photography/Corbis) ]

Certaines denrées produites localement ont une empreinte carbone plus élevée que des produits importes; les articles du commerce équitable ne sont pas tous bio ... Je me demande parfois si je n'aggrave pas les choses en croyant les améliorer.» Jean-Pierre Le Danff le constate: «Devant la difficulté d'imaginer des alternatives, le déni s'avère plus confortable que la remise en cause de nos habitudes.» D'autant que «ce qui nous est présenté de la décroissance se résume un peu a l'image des babas dans des yourtes», commente le philosophe Dominique Bourg, professeur a l'Institut des politiques territoriales et de l'environnement humain (IPTEH), à Lausanne (auteur, avec Philippe Roch, de «Crise écologique, crise des valeurs?», Ed. Labor et Fides, 2010). Et le philosophe de poursuivre: «Si ce mode de vie est respectable individuellement, ce n'est pas une solution collective constructive.» Quand certains peuvent se permettre de réduire leur train de vie, d'autres ont indéniablement besoin de s'équiper davantage en frigos, en ordinateurs, en voitures, pour accéder a la santé, au savoir, a l'emploi. Si bien qu'au lieu d'en appeler a une décroissance pure et dure certains écologistes préfèrent parler de «croissance sélective» ou d'«écodéveloppement».

Parce que nous avons peur de regresser

Parler de «croissance sélective» ou d' «écodéveloppement» est d'autant plus judicieux si l'on comprend que notre résistance à la décroissance tient aussi aux connotations négatives de ce mot dans notre inconscient collectif. La sémiologue Mariette Darrigrand souligne que ce vocable est un privatif, qui s'oppose à la plus positive des notions: la croissance. «La vie est croissance: la végétation, la génération humaine. Notre culture judéo-chrétienne est fortement marquée par cette injonction biblique au peuple d'Abraham: «Croissez et multipliez.» A contrario, le mot «décroissance» évoque la dévitalisation, la finitude ... » La sémiologue' rappelle que le monde a progresse grâce aux échanges marchands, des civilisations se sont construites avec le développement de la production et du commerce, la culture c'est métissée par ces échanges. La décroissance fait craindre la fermeture, le ralentissement du génie humain.
Cinq idées pour alléger sa conscience et s'engager sur Ie chemin de la simplicité
• Philippe Lahille, auteur de "Vivre simplement pour vivre mieux» (Ed. Dangles, 2009), propose cinq conseils pour consommer mieux. Et s'enrichir intérieurement.
1. Questionnez vos pulsions d'achat. Plutôt que de succomber à un achat impulsif, posez-vous les questions suivantes: en ai-je vraiment besoin? Cet achat me fera-t-il vraiment plaisir? Et pourquoi ne pas différer I'achat et tester son désir une semaine plus tard?
2. Désencombrez votre Intérieur. Ne conservez que ce qui est utile, beau et noble. Débarrassez-vous du superflu, triez vos vêtements et donnez.
3. Privilégiez le commerce de proximité et, autant que possible, la production locale. Plus cher? Pas si sûr, vous n'achetez que l'indispensable.
4. Essayez de reparer, de recycler, de fabriquer vous-même ou d’acheter d'occasion. Pourquoi acheter du neuf systématiquement?
5. Essayez «une semaine sans» ... viande, alcool, télévision, cigarettes, téléphone, ménage, etc. Et pourquoi pas sans conjoint ou enfants?
• Le site de Philippe Lahille: simplicité-volontaire.wifeo.com
• Cette page a ete realisée en collaboration avec Ie magazine PSYCHOLOGIES