ecostory 51-2007
"Je compense donc je suis"

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email envoyé à blaise.willa @ edipresse.ch, cc: alexis.favre @ edipresse.ch du Le Matin Dimanche le 17.6.2007

Cher Monsieur Willa.

Félicitations avec votre courage. Vous le dites bien: la compensation des émissions de CO2 ne sert à rien.

C'est une illusion de la population. Et si ce n'est pas une tricherie de côté des vendeurs des certificats de compensation, ça montre au moins que les propagandistes - y compris WWF - ne comprennent pas de quoi il s'agit en réalité.

Nous continuons a émettre nos gaz à effet de serre maintenant, en brûlant le pétrole qui a nécessité des millions d'années pour être formé - pour une éternité jusqu'à l'arrivée de l'homme.

Puis on espère que les arbres soient plantés qui accumuleront après des dizaines d'années une fraction de nos émissions - peut-être et temporairement.

Les mécanismes prévus dans le protocole de Kyoto sont encore pires. L'argent est investi dans des projets de développement dites "propre". Mais en réalité on compare un scénario habituel avec un projet qui a rélativement moins d'emissions de CO2.

L'effet net est une augmentation des émissions et d'épuisement de ressources. Parce qu'il n'existe pas d'activité économique humaine sans consommation de ressources et pollution équivalent au prix de l'activité.

Les comptes individuels par pays sont également une illusion parce que les gaz à effet de serre qui ne sont pas produits dans notre pays, sont émis pour notre compte en raison des marchandises que nous importons de ce pays.

Reste à dire que la lutte contre le changement de climat ne peut jamais réussir aussi longtemps que nous - c'est nos dirigents académiques, business et politiques - croyons que la terre est plate et sans limite.

En réalité la terre est une boule, surpeuplée par une humanité avec une consommation excessive. La croissance économique propagée par nos sages "leaders" est le chemin royal accéléré vers l'épuisement totale de la planéte et l'effondrement de notre monde humaine.

Meilleures salutations ... Helmut Lubbers

cet e-mail est réproduit sur la page http://ecoglobe.ch/climate/f/will7617.htm
Lisez l'article plus bas.
Lisez et comparez aussi, sur le site de Le Matin Dimanche...
Voyager, en vert et contre toute pollution

(écrivez-nous si l'article n'est plus sur le site.)

CO2 : je compense donc je suis

Blaise Willa - 16/06/2007 Le Matin Dimanche

Al Gore, l'ancien vice-président américain, celui du film écologiste que l'on culpabilise de ne point avoir vu, avait donc raison: le réchauffement de la planète est une saleté qui aura notre peau, la peau de la planète et celle, bien sûr, de nos enfants. La Terre suffoque et il faut faire vite. Refrain sinistre et hélas fondé, grave chanson qui a fini par avoir eu raison de notre surdité. Oui, il est grand temps de devenir vert.

Comment oser grogner, dès lors, quand les voisins vous interpellent sur le contenu de vos poubelles? Vous fustigent sur votre scooter hyper-polluant? On regarde à terre, on a honte et c'est tout. La planète fout le camp et c'est un peu de notre faute. Inutile d'attendre, il faut agir.

Agir, la belle affaire. Car c'est là, peut-être, que le bât blesse. Dans l'orgie des initiatives prises sur le globe pour le sauver du monstre réchauffement climatique, il y a mille idées, des meilleures ou pires. Des plus opportunistes, surtout, aux plus rentables.

Beaucoup fonctionnent avec le même carburant: la culpabilité.

Emblématique, la dernière idée à la mode: le «bilan carbone neutre», un truc très sympa, même la reine d'Angleterre s'y est mis. En gros, vous compensez les émissions nocives de CO2 qui se dégagent de l'avion ou de la voiture que vous empruntez en versant de l'argent à des actions bénéfiques sur l'environnement.

C'est quoi, ça? C'est une idée louable. C'est surtout une idée parfaitement pernicieuse. Car payer ne fera en rien disparaître la pollution de votre avion. Vous aurez juste acheté une indulgence, un droit ahurissant de polluer, certes pas trop cher mais tellement rassurant.

La solution? La plus dure, la plus profonde, de celles qui ne se monnayeront jamais: partez à pied au boulot et oubliez votre voiture. Non seulement vous cesserez de culpabiliser, mais surtout, vous ferez un geste pour la planète. Un geste affranchi, gratuit et difficile car il ne rapporte rien à personne. Si ce n'est à elle, la planète.

Copyright Le Matin Dimanche 2007
Copyright notice: Nous avons réproduit cet article uniquement comme référence.
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    Voyager, en vert et contre toute pollution
    Sur le même sujet Le projet d'avion écologique d'EasyJet pour 2015
    Sur le web Myclimate (en anglais ou allemand) EasyJet: «Ecojet» The Carbon Neutral Company «Suisse pure»

    C'est une tendance mondiale et les Romands n'échappent pas à la règle: la santé de la planète préoccupe. Entre souci d'image et réelle prise de conscience, les acteurs de l'industrie du voyage - transporteurs, tour-opérateurs, hôteliers - proposent de plus en plus de formules «vertes». Autant de solutions nouvelles offertes aux vacanciers pour voyager propre cet été
    Alexis Favre - 16/06/2007 Le Matin Dimanche

    Il y a de quoi devenir schizophrène. Trier ses déchets de janvier à décembre et passer deux semaines de vacances dans un hôtel qui envoie des tonnes d'ordures en vrac à l'incinérateur. Opter tous les jours pour le covoiturage et, le mois d'août venu, monter dans un avion qui, en quelques heures de vol, pollue plus qu'une voiture en une année. Bref, réduire des mois d'efforts à néant pour quelques jours de détente.

    De plus en plus relayés par tous les médias, les chiffres ne laissent en effet plus personne indifférent: la flotte aérienne mondiale est responsable de 2% des émissions de CO2 dans l'atmosphère. Et un gramme sur dix de ce même gaz - qui contribue largement à l'effet de serre - sort du pot d'échappement d'une voiture.

    A l'heure où l'écologie est dans tous les esprits, c'est le casse-tête au moment des départs en vacances: comment concilier voyage et respect de la planète?

    Conscients de cette préoccupation croissante chez leurs clients, les acteurs de l'industrie du voyage proposent de plus en plus de solutions «propres»... ou moins sales en tous les cas. Tour d'horizon.

    Compensez votre CO2 . Pour visiter un pays lointain, la meilleure solution reste l'avion. Pollution garantie? Pas forcément. De nombreuses compagnies d'aviation - Delta, Virgin Blue, SAS, Cathay Pacific, British Airways, Air Canada ou Continental, pour ne citer que les pionnières - ont mis en place des programmes de compensation pour le CO2 rejeté par leurs appareils. Elles proposent à leurs clients de verser quelques francs supplémentaires à l'achat d'un billet d'avion pour financer des projets écologiques: replantage d'arbres, encouragement de l'utilisation d'énergies renouvelables, etc.

    Une logique sur laquelle repose également Myclimate. Cette fondation suisse issue de l'EPFZ invite sur son site Internet les Suisses à calculer et compenser les émissions de dioxyde de carbone que génèrent leurs trajets en voiture ou en avion.

    En quelques clics, on apprend par exemple que celui qui fait un vol aller-retour Genève-Athènes «rejette» 0,617 tonne de CO2. Pour compenser, il peut acheter un «ticket Myclimate» en ligne. Les 27 francs qu'il lui en coûtera financeront des projets en Suisse ou à l'étranger.

    D'autres compagnies, comme Flybaboo, préfèrent miser sur la réduction de leur consommation de carburant. «L'avion que nous venons d'acheter consomme moins de la moitié de ce que consomme un Jumbolino de Swiss pour le même temps de vol et la même distance», explique Julian Cook, le patron de la compagnie suisse.

    De son côté, Easyjet - qui lancera bientôt un programme de compensation - a révélé jeudi sa botte secrète pour 2015: un «Ecojet» deux fois moins polluant que les avions les plus modernes (lire l'encadré).

    Airbus n'est pas en reste, puisque l'avionneur s'est fixé comme objectif une réduction de 50% des émissions de CO2 de ses appareils d'ici 2020.

    Prenez le train! En attendant, l'avion n'est pas le seul moyen de voyager. «Si vous restez en Europe, prenez le train et profitez pour découvrir le paysage», lance la fondatrice d'Ecologie libérale, Isabelle Chevalley. À distance égale, le train rejette 35% de CO2 en moins par passager que l'avion. Ce qui n'empêche pas les compagnies ferroviaires d'apporter leur pierre à l'édifice écolo. En France, la SNCF a lancé l'année passée son propre programme de compensation. Et en Angleterre, le patron de Virgin Trains, Richard Branson, envisage de faire rouler ses locomotives au biodiesel.

    Trouvez un hôtel «propre». Et l'hébergement dans tout cela? Là encore, il existe des solutions écologiques. Chacun des deux grands tour-opérateurs du pays a la sienne.

    Kuoni a décerné le «Green Planet Award» à 10% des hôtels avec qui il travaille. Une récompense pour les établissements les moins gourmands en énergie et les plus respectueux de l'environnement. A ce jour, quelque 140 hôtels et opérateurs de croisières l'ont reçu.

    Hotelplan, quant à lui, attribue un «Prix de l'environnement» qui obéit à la même logique. Selon le porte-parole du voyagiste, Alain Paccaud, «entre 300 et 400 hôtels l'ont reçu».

    Au niveau politique, l'Union européenne propose depuis 2003 son «éco-label» aux établissements qui respectent une liste de 27 critères d'économie d'énergie et de réduction des déchets. Quelque 91 hôtels ont été «écolabellisés», dont 6 en Suisse.

    Roulez vert. Si vous louez une voiture sur le lieu de vos vacances, vous pouvez encore choisir un véhicule «vert». Hertz a lancé en septembre 2005 sa «Green Collection». Des dizaines de milliers de véhicules économiques et écologiques sont ainsi disponibles en Europe et aux Etats-Unis. Son concurrent, Avis, n'est pas en reste. Depuis 1999, un partenariat avec The Carbon Neutral Company, permet aux clients d'Avis de contribuer à hauteur de 2 fr. 50 à un programme de compensation du CO2 au moment de la réservation.

    Restez en Suisse. Choisir de passer ses vacances en Suisse reste la plus écologique de toutes les options. «La Suisse est l'un des pays les plus avancés en matière de tourisme écologique, estime Véronique Kanel, porte-parole de Suisse Tourisme. En tout cas du point de vue de la mobilité, grâce à tout le réseau de transports publics et à l'offre étendue de vacances en deux-roues et de randonnées à pied.» Le Swisspass - malheureusement réservé aux touristes étrangers - permet par exemple de monter dans n'importe quel train, bateau ou car postal pendant un mois pour 566 francs.

    Et l'offre d'hébergement vert existe aussi en Suisse. «Notre programme «Suisse pure» récompense les établissements et les activités les plus respectueuses de l'environnement qui participent au développement durable des régions périphériques, poursuit Véronique Kanel. Trente-huit offres sont disponibles sur notre site Internet.»

    Cumulées, toutes ces initiatives sauveront-elles la planète? Probablement pas. Mais elles allégeront nos consciences. C'est déjà ça de pris.

    A savoir
    La liste des établissements «écolabélisés» en Europe www.eco-label.com/french
    La liste des établissements et activités de «Suisse pure» www.myswitzerland.com