![]() Monsieur Bruckner se présente également comme grand philosophe qui connaît les racines réligieuses des écolos. Il manipule les affirmations écologiques et détourne les sens des modèles - intentionellement parce qu'il devrait pouvoir savoir mieux. Monsieur Bruckner fait un grand nombre de graves erreurs dans son "argumentation" et il n'est pas trop timide pour lier les écologistes aux dictateurs et nazis. Monsieur Bruckner ne démontre aucune connaissance de l'état de la planète. Ce Seigneur n'est qu'un passager gratuit sur un train qui gagne son argent par la négation des problèmes. Bonne nuit, Monsieur Bruckner. |
"Pour les écolos, respirer c'est déjà polluer"ANALYSE Pascal Bruckner s'en prend dans son dernier livre à l'ascétisme écologistes radicaux qui militent pour la décroissance. Il n'est qu'avarice, une nouvelle façon pour les Occidentaux d'expier leur vieux fond de culpabilité. Ou "l'mpreinte carbone comme forme gazeuse du péché originel". Rencontre. Sonia Arnal Paris Sonia.Arnal@edipresse.ch [Le Matin Dimanche du 9 octobre 2011, pages 82-83] Vous êtes fâché contre les écolos? Mais non, pas spécialement. D'ailleurs je suis comme tout le monde, il m'arrive de voter vert en me disant que "ça ne peut pas faire de mal". Je suis d'une génération qui a vu, en France, la campagne et la montagne vidées de leurs animaux, la nature saccagée. Dans le Jura, il n'avait plus un oiseau. La préservation de la nature, personne ne peut être contre. D'ailleurs les écolos ont déjà gagné: leur idéologie est partout, alors que politiquement, ils ne représentent pas grand-chose, du moins en France. Pourquoi leur message a-t-il si bien passé - tous les partis reprennent aujourd'hui leurs thèmes, et plus personne ne se déclare anti-écolo? Parce qu'ils délivrent, pour les plus fondamentalistes, le message de messianisme apocalyptique qui fait le fond de la culture judéo-chrétienne. Nous baignons dans cette vision du monde depuis plus de deux mille ans et avons beaucoup de peine à penser autrement. Concrètement? Tout commence avec la faute originelle. L'empreinte carbone que nous laissons tous, c'est la forme gazeuse du péché originel du christianisme. Vous êtes né porteur du péché et Jésus se sacrifie pour vous en laver. Là, c'est le même principe, mais en plus radical. Avant, vous deviez commettre une action pour être coupable. Avec l'écologie, ce n'est même plus nécessaire: respirer, c'est déjà polluer. Même le bébé qui vient de naître n'est pas innocent, puisque lui aussi émet du CO2. Et je ne vous parle même pas de ses couches-culottes, qui mettent soixante ans à se biodégrader... Les écologistes les plus convaincus prêchent donc l'austérité pour punir l'espèce humaine de sa culpabilité. Voire l'éradication de l'humain pour préserver notre mère la Terre, Gaia... Les plus radicaux sont prêts en effet à sacrifier l'humanité, comme ils sont prêts à voir disparaître certains animaux plutôt que de laisser l'homme les exploiter. D'autres, comme le commandant Cousteau par exemple, souhaitent une réduction du nombre d'habitants. Lui estimait que 500 000 millions d'humains, c'était bien assez. Il aurait fallu selon ses calculs faire disparaître 350 000 personnes par jour pour sauver les fonds marins à temps. Une sorte d'eugénisme océanique... Rouler à vélo, c'est expier ses crimes? Il y a un plusieurs paradoxes chez les écologistes. Par exemple la disproportion entre la catastrophe qu'ils nous annoncent - la fin de la planète - et les mesures qu'ils préconisent: renoncer à son 4x4, ne pas laisser couler l'eau quand on se brosse les dents... Penser que nous avons le pouvoir de détruire la planète, quelle suffisance. Elle était là bien avant nous, et ce n'est certainement pas nous qui allons la détruire. Encore moins la sauver! C'est grotesque. Ce que l'on peut espérer sauver, c'est tout au plus l'humanité. Vous parliez des paradoxes des écologistes? Oui, ils se complaisent dans la description des catastrophes qui nous attendent. Mais ils ne voudraient surtout pas que nous trouvions de solutions. Ils étaient par exemple très contents des conclusions du GIEC (Groupe intergouvernemental sur l'évolution du climat), qui confirmait le réchauffement climatique. Mais depuis que ce groupe d'experts propose des solutions concrètes pour le' freiner, il a beaucoup moins de succès. Certains écologistes prônent la décroissance pour économiser les ressources. Qu'en pensez-vous? La décroissance, elle est là malheureusement. Les Grecs et les Espagnols sont dans la rue pour protester contre l'austérité - ils n'ont pas tellement l'air d'apprécier. On voudrait que l'on mette un chandail en hiver pour économiser le chauffage, que l'on se couche avec les poules pour économiser l'électricité. L'ascétisme chrétien avait au moins un sens spirituel, on y trouvait une élévation. Mais avec les écologistes, c'est de l'ascétisme punitif: il s'agit de se rendre la vie le moins agréable possible pour se punir de polluer. Je ne vois pas en quoi me passer de télé, ou m'éclairer à la bougie va rendre ma vie plus riche... Les partisans de la décroissance arguent du fait que la qualité de vie, notamment les relations entre les gens, serait meilleure... Les écologistes adorent les oxymores, par exemple "vivre mieux avec moins". Ils essaient de nous faire croire que l'on est plus heureux quand on est pauvre. Mais nous avons oublié comme la vie dans les campagnes, il y a cent ans, vie à laquelle nous serions supposés revenir, était d'une dureté effroyable. Le malheur ne rend pas les gens plus sympathiques. Si l'opulence ne résout de loin pas tout, la pauvreté ne nous rend pas meilleur, c'est certain. Vous soulignez le fait que nombre de marxistes se sont recyclés dans l'écologie. Mais les liens entre les défenseurs des animaux et l'extrême droite ont aussi été soulignés par le passé. Finalement, de quel côté penchent les Verts radicaux? Les nazis ont été très sensibles à la préservation de la nature, de la forêt notamment, qui a joué un grand rôle dans l'imaginaire romantique national, ainsi qu'à la protection des animaux - ils ont édicté des lois très modernes, d'ailleurs. En France, beaucoup de marxistes sont devenus écolos. On le sent dans le discours, dans la volonté de nous imposer un bonheur, simple et frugal, malgré nous. Et bien sûr dans le combat contre le capitalisme, désigné comme le grand responsable de tous nos maux. Vous n'avez rien contre l'écologie, mais vous n'êtes pas tellement emballé par les solutions des écologistes, du moins les plus extrêmes. Vous proposez quoi? Un pari mondial: miser sur l'humanité, sur son génie, pour trouver des solutions technologiques qui nous permettent de garder la même qualité de vie, voire une meilleure, tout en préservant l'environnement. Ce qui permettrait aussi aux Chinois, aux Indiens, d'accéder à cette qualité - pour l'instant, leur développement pose de façon aiguë la question des ressources. J'ai eu envie d'écrire ce livre quand un étudiant est venu me dire à la fin d'une conférence: "Il ne faut surtout pas que les Chinois accèdent à la voiture, ce serait une catastrophe écologique." Il faut oser... A lire "Le fanatisme de l'Apocalypse - Sauver la terre, punir l'homme", Pascal Bruckner, Grasset 2011. A consulter: Glossaire environnementale ![]() |