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"Médias et climat"
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Didier Fleck est un optimiste. Yves Arthus-Bertand est aussi un optimiste.

Selon le "A propos" de Didier Fleck, les médias sont bien obligés de donner un peu des moches réalités. Après, c'est le "climat dans lequel nous vivons" qui importe.

Au fond, les deux exponants des médias sont des optimistes. Ils voyent certains problèmes.

L'un écrit de "diatribe contre les responsables", "potentiellement sensibles aux sirènes écologistes", et "catastrophisme dont ils abusent". Il démontre ainsi sa vision politique.

L'autre démontre la sériosité de notre poids humaine sur la planète. Mais il réalise un film que l'on appelle "beau", malgré le message choquant. Ou bien parce que il termine avec un message d'espoir, que l'on serait déjà en route et aurait les solutions quasi en main?

Nous ne sommes pas sûr, si ce film pourra vraiment aider vers un meilleur chemin d'activité humaine. Ce qu'il manque c'est le lien avec l'économie de croissance.
Le filme émane la croyance habituelle dans la créativité technologique pour maîtriser les problèmes.


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Médias et climat

Didier Fleck, rédacteur en chef*


Au premier degré, le climat est ici celui qui est censé se réchauffer en nous valant passablement d’ennuis. Et le moyen d’information est en l’occurrence le film auquel personne ou presque ne saurait échapper, en raison d’un marketing aussi envahissant que le CO2 à la rue des Deux-Ponts avant le tram. Mais «Home» [Bande annonce; YouTube English version] est un beau film et l’on pardonnera d’autant plus volontiers à Yann Arthus Bertrand son hélicoptère polluant que son message est assez subtile pour donner davantage envie d’aimer et sauvegarder la planète que s’il nous montrait des immondices et des fumées en vrac. En fait, ce message tient plus de la mise en garde contre les grandes concentrations d’habitat et d’activités suggérant la pollution et l’épuisement des ressources que de la diatribe contre les responsables. Il n’y a pas vraiment d’accusés derrière ces belles images, juste une incitation à ne pas les ternir. Il est tard, mais pas trop tard…

Si le film laisse le spectateur émerveillé et ému traduire le risque suggéré en mesures nécessaires, un but sera sans doute atteint: cela fera autant de défenseurs de l’environnement potentiellement sensibles aux sirènes écologistes. Toute amélioration est bonne à prendre, même dans l’hypothèse politiquement incorrecte qu’une partie du réchauffement serait due à un autre phénomène que l’addition des activités humaines…

Si, face à la menace climatique qui plane sur la planète, un photographe de talent peut transmettre un message fort même dépourvu de dramatisation excessive, on aimerait que tous les autres médias prennent conscience que le catastrophisme dont ils abusent, eux, est propre à nuire gravement à une autre forme de climat: celui qui dicte peu ou prou le moral des gens.

Dans la dernière livraison de la «Lettre du Journal de Genève et Gazette de Lausanne» que le professeur Pierre Engel continue de publier contre vents et marées (1) (tiens, encore une affaire de climat!), F. Stassen consacre justement une réflexion à la responsabilité des médias à cet égard. Le ton est donné dès le titre: «Lumières de vie ou ténèbres de mort? Média devrait signifier aussi juste milieu». Réflexion particulièrement intéressante dans la mesure où elle ne fait pas que dénoncer le choix du négatif et son influence sur ceux qu’il laisse «de plus en plus insensibles, apathiques, impuissants, agacés». Elle revendique aussi de bonnes nouvelles et, surtout, «que les médias s’attachent ou s’associent à la résolution des problèmes d’ensemble et présentent des suggestion éclairées, en vue de solliciter la contribution personnelle que chacun peut vouloir leur apporter».

Voilà qui met des mots sur un sentiment qu’on ne peut pas ne pas éprouver au contact de ces médias, presse quotidienne en tête: oui, la vie est faite de nouvelles sombres, mais pas que de cela. Si les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent pas vraiment, au moins ils rassurent. Et lorsque des événements, des «faits de société» traduisent une déviance ou un profond malaise, comme ces temps une exacerbation de la violence et de comportements autodestructeurs chez les jeunes, faut-il remplir des pages de détails sordides ou privilégier l’attention à porter à des parents aussi désemparés qu’angoissés?

Toutes proportions gardées et dans le registre qui est le sien, un journal comme celui que vous avez entre les mains, une fois la crise identifiée et commentée, n’a eu de cesse de montrer la bonne résistance d’une large frange de l’économie et des entreprises, d’une part, et de donner la parole à des spécialistes à même de prodiguer des conseils de gestion, d’autre part.

Entendons-nous bien: il ne s’agit pas de faire de l’angélisme et de fermer les yeux sur les moches réalités de ce monde. Les médias sont bien obligés d’en donner un peu pour jouer correctement leur rôle d’informateurs. Mais ceux qui revendiquent volontiers aussi celui de formateurs de l’opinion devraient mieux prendre conscience que, dans ce rôle, ils détiennent certaines clés du climat dans lequel nous vivons. Réchauffement climatique ou non, l’effet boule de neige doit être maîtrisé pour éviter l’avalanche. …

(1) Lettre du Journal de Genève et Gazette de Lausanne, c/o Professeur Pierre Engel, rue de Beaumont 8, 1206 Genève. Publication bimensuelle, abonnement annuel: 20 francs.
Source: Entreprise Romande - Numéro du 19 juin 2009...